Ophélie est un personnage de fiction de la tragédie d’Hamlet, l'une des plus célèbres pièces de William Shakespeare. Ophélie, fille de Polonius, sœur de Laërte, et Hamlet partagent une idylle romantique, bien qu'ayant été implicitement mis en garde contre l'impossibilité d'un mariage. Hamlet l'éconduit pour accréditer sa propre folie. La mort de son père ajoutée à sa peine de cœur rend la jeune fille folle et elle se noie dans un ruisseau. Ne pouvant déterminer si sa mort est accidentelle ou si la jeune fille s'est noyée ou si elle a été assassinée, son corps est enterré en terre consacrée. Lors de l'enterrement, Hamlet se penche sur le corps de sa bien-aimée et pleure sa mort, ultime preuve de son amour.
Arthur Rimbaud

Helen Warner
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.
David Galstyan
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir ;
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.
John Everett Millais
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or.Sabina Tabakovic
Ô pâle Ophélia ! Belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
- C'est que les vents tombant des grands monts de Norvège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

Alexandre Cabanel
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;
Jason Beam
C'est que la voix des mers folles, immense râle,
brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Zerno Roli
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'infini terrible effara ton oeil bleu !

- Et le poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
Toni Frissell
Where the wild roses grow by Nick Cave & The Bad Seeds/Kylie Minogue