par le peintre Hendrik-Hollander (1823/1884)
Carl von Linné
Naturaliste suédois (23/5/1707-10/1/1778) auteur d’un système de classification des végétaux, assorti d’une nomenclature internationale basée sur la juxtaposition de deux termes latins, désignant respectivement le genre et l'espèce.
Né en 1707 à Råshult, fils d'un pasteur sans fortune, mais passionné de botanique, Carl von Linné, a d’abord fait des études de médecine à l’université de Lund (1727) puis à celle d’Uppsala (1728). En même temps, il réalise un grand herbier, pour lequel il va chercher des plantes jusqu'en Laponie. De ce voyage au-delà du cercle polaire, il rapporte quantité d'observations (qui seront publiées dans Flora lapponica) et de végétaux inconnus.
"the time" by Ursula Schleicher-Benz - 1948
[Linné avait observé que les fleurs s'ouvraient et se fermaient à certaines heures de la journée]
En 1729, il rencontre Peter Artedi (1705-1735) et entreprend avec lui la classification des êtres naturels. Linné se réserve les oiseaux, les insectes et les fleurs, laissant à Artedi les espèces qu'il considère comme répugnantes, comme les reptiles ou les poissons, et les plantes ombellifères. Les deux hommes se rendent aux Pays-Bas, le second se noie accidentellement dans un canal d’Amsterdam. C’est Carl von Linné seul qui fait paraître à Leyde, Systema naturae, un traité qui fera l’objet de cinq parutions de 1735 à 1766. Il y propose sa classification des trois grands règnes de la nature (minéral, végétal, animal). Linné s’inspire des travaux des naturalistes anglais John Ray et du français Sébastien Vaillant, mais va plus loin qu’eux. Les propres collaborateurs de Buffon, son opposant le plus farouche, finiront par accepter la nomenclature de Linné.
En 1738, Linné rentre en Suède et exerce la médecine durant trois ans. C'est à cette période qu'il fonde l'Académie des Sciences de Suède. Il obtient en 1741 la chaire de médecine de l'université d'Uppsala. L'année suivante, il abandonne cette chaire pour celle de botanique.
« Ce succès suscite des jalousies, et Linné est contraint de quitter provisoirement sa patrie; il séjourne en Hollande, en Angleterre et en France, où il rencontre Bernard de Jussieu. Rentré en Suède, il poursuit ses travaux, établit une classification des oiseaux et publie de nombreux ouvrages, dont une Philosophia botanica (1751). Nommé professeur à Uppsala, il devient médecin puis botaniste du roi et président de l'Académie des sciences de Stockholm.
sculpture by Robert Berks - 1983 - Chicago Botanic Garden
Malgré l'engouement des étudiants pour ses cours, Linné pense qu'il n'est pas apprécié à sa juste valeur et démissionne à plusieurs reprises de l'Université. Il abandonne définitivement son poste de recteur en 1772, et meurt à Uppsala le 10 janvier 1778. » (Encyclopédie Hachette)
« Si la classification des plantes de Linné, basée sur le nombre d'étamines, ne lui a pas survécu, elle n'en reste pas moins le premier essai du genre. Le XVIIIe siècle a vu les découvertes de nouvelles espèces se multiplier et bientôt submerger botanistes et zoologistes. Linné leur a fourni un ordre et un langage. Car, outre une recension complète des espèces, Linné a également inventé la nomenclature dite "binomiale", toujours en vigueur aujourd'hui. Chaque espèce est ainsi désignée par deux noms, un nom générique commun à plusieurs espèces voisines et un nom spécifique différent pour chaque espèce du groupe. Pourtant, malgré cette formidable contribution à la science, Linné ne fut pas un "grand découvreur". Fixiste convaincu, il niait l'évolution. De plus, l'autorité acquise pas ses travaux resta longtemps un obstacle à la propagation d'idées nouvelles comme celles de Buffon ou Darwin. » (extrait de Info-sciences)
Six années après sa mort, suivant ses instructions posthumes, sa veuve vendit sa bibliothèque, ses manuscrits et la plus grande partie de ses collections à un acquéreur qui en prendrait grand soin. Ce dernier, un jeune Anglais nommé James Edward Smith, fonda une société scientifique chargée de recevoir ces trésors et l'appella la Linnean Society of London, où les collections sont conservées, protégées dans un sous-sol, mais disponibles aux chercheurs.
Trahirent ces secrets : le hardi botaniste
Devint des végétaux l'habile anatomiste,
Et ses mains pour hochet demandèrent des fleurs.
Faible enfant, on le vit dans le fond des campagnes,
Sur le flanc des rochers, au penchant des montagnes,
Jacques Delille